Achat d'actions vs achat d'actifs : que choisir ?

Introduction
Vous envisagez d'acquérir une entreprise ? La première décision stratégique consiste à choisir entre deux structures d'acquisition fondamentalement différentes : l'achat d'actions (share deal) ou l'achat d'actifs (asset deal).
Cette distinction n'est pas qu'une formalité juridique. Elle détermine qui assume les passifs existants, comment la transaction sera imposée, quels contrats seront transférés automatiquement, et quelle flexibilité vous aurez dans la restructuration post-acquisition.
Un share deal signifie que vous achetez les parts sociales de l'entreprise existante. Vous héritez de tout : actifs, contrats, employés, mais aussi dettes et risques cachés. Un asset deal vous permet de sélectionner précisément ce que vous achetez, en laissant certains passifs au vendeur.
Le choix entre achat d'actions et achat d'actifs dépend de votre profil d'acquéreur, de la nature de l'entreprise cible, et de vos objectifs stratégiques. Une PME familiale sans passif complexe ne se traite pas comme une société avec des contentieux potentiels.
Ce guide compare les deux approches, détaille leurs avantages et inconvénients respectifs, et vous aide à identifier quelle structure convient le mieux à votre projet d'acquisition d'entreprise.
📌 En résumé (TL;DR)
L'achat d'actions (share deal) transfère la propriété de l'entreprise avec tous ses actifs et passifs, offrant simplicité administrative mais exposant l'acquéreur aux risques cachés. L'achat d'actifs (asset deal) permet de sélectionner précisément ce qui est acquis, limitant les risques mais nécessitant plus de démarches administratives.
Le choix dépend de votre tolérance au risque, de la complexité de l'entreprise cible, et des implications fiscales spécifiques à votre situation. Chaque structure présente des avantages distincts selon le contexte de la transaction.
📚 Table des matières
Qu'est-ce qu'un achat d'actions (share deal) ?
Un achat d'actions (ou share deal) consiste à acquérir les parts sociales ou actions d'une société existante. L'acquéreur devient propriétaire de l'entité juridique dans son intégralité.
La structure juridique reste intacte : tous les actifs, passifs, contrats, licences et obligations sont automatiquement transférés avec la société. L'entreprise continue d'exister sous la même forme légale.
En Suisse, cette approche s'applique aux SA (sociétés anonymes) et Sàrl (sociétés à responsabilité limitée). Le changement se limite à l'identité des actionnaires ou associés, enregistré au registre du commerce.
Concrètement : vous rachetez l'entreprise « clé en main » avec son historique complet.
Qu'est-ce qu'un achat d'actifs (asset deal) ?
Un achat d'actifs (ou asset deal) permet d'acquérir uniquement des éléments sélectionnés du fonds de commerce : équipements, stocks, clientèle, marque, bail commercial, brevets.
L'acquéreur choisit précisément ce qu'il reprend et ce qu'il laisse. L'ancienne société peut être liquidée par le vendeur ou conservée pour d'autres activités.
Cette méthode ressemble à acheter un fonds de commerce : vous créez votre propre structure juridique et y transférez les actifs sélectionnés. Chaque élément fait l'objet d'un transfert individuel.
Exemple : reprendre l'équipement et la clientèle d'un restaurant sans les dettes de l'ancienne exploitation.
Comparaison : avantages et inconvénients
Le choix entre share deal et asset deal dépend de votre tolérance au risque, de l'état de l'entreprise cible et de vos objectifs stratégiques.
Chaque approche présente des bénéfices et contraintes spécifiques en termes de complexité administrative, de protection juridique et d'implications fiscales.
La différence entre share et asset deal réside principalement dans ce qui est transféré : l'entité complète versus des actifs sélectionnés.
Analysons chaque option en détail pour faciliter votre décision.
Avantages de l'achat d'actions
Simplicité administrative : un seul contrat de cession suffit. Pas de transfert individuel d'actifs ni de renégociation de contrats.
Continuité juridique : tous les contrats commerciaux, licences, autorisations et permis restent valables automatiquement. L'historique commercial est préservé.
Rapidité : le processus de transaction est généralement plus court. Les relations avec clients, fournisseurs et employés se poursuivent sans interruption.
Avantages fiscaux potentiels : selon la situation, l'imposition peut être plus favorable, notamment pour les personnes physiques en Suisse.
Inconvénients de l'achat d'actions
Reprise de tous les passifs : dettes, litiges en cours, obligations fiscales et sociales passées sont automatiquement transférés avec la société.
Risques cachés : responsabilité pour des problèmes non détectés (contentieux, amendes, garanties données). Les mauvaises surprises peuvent survenir après l'acquisition.
Due diligence complexe : l'audit préalable doit être exhaustif et coûte plus cher. Chaque aspect de l'entreprise nécessite une vérification approfondie.
Moins de flexibilité : impossible de sélectionner uniquement les éléments intéressants. Vous prenez le tout, bon et mauvais.
Avantages de l'achat d'actifs
Sélectivité totale : vous choisissez précisément les actifs à reprendre et laissez ce qui ne vous intéresse pas.
Protection contre les passifs : pas de reprise automatique des dettes, litiges ou obligations cachées de l'ancienne société.
Nouveau départ : structure propre sans historique problématique. Possibilité d'amortir fiscalement les actifs acquis selon leur valeur d'acquisition.
Clarté : chaque élément transféré est documenté individuellement. Vous savez exactement ce que vous achetez et pour quel montant.
Sécurité accrue, particulièrement pour un premier achat d'entreprise.
Inconvénients de l'achat d'actifs
Complexité administrative : chaque actif nécessite un contrat de transfert distinct. Le processus est long et génère des coûts juridiques élevés.
Renégociation obligatoire : contrats fournisseurs, clients, bail commercial doivent être renégociés individuellement. Certains partenaires peuvent refuser.
Perte potentielle : licences, autorisations ou certifications peuvent ne pas être transférables. Interruption possible de l'activité pendant la transition.
Charge fiscale : TVA applicable sur certains actifs. Le vendeur peut être imposé sur les plus-values réalisées.
Aspects fiscaux : share deal vs asset deal
Share deal : le vendeur personne physique bénéficie souvent d'une exonération d'impôt sur les gains en capital en Suisse. Des droits de mutation cantonaux peuvent s'appliquer (variables selon canton).
Asset deal : TVA sur certains actifs (équipements, stocks). Le vendeur est imposé sur les bénéfices réalisés. L'acquéreur peut amortir les actifs acquis, réduisant sa charge fiscale future.
Les implications fiscales varient considérablement selon la structure, le canton et la situation personnelle.
Nous recommandons de consulter un fiscaliste spécialisé via notre réseau de partenaires pour optimiser votre structure d'acquisition.
Quel type d'acquisition choisir selon votre profil ?
Le choix entre acquisition d'actions ou d'actifs dépend de votre expérience, de votre tolérance au risque et de l'état de l'entreprise cible.
Il n'existe pas de solution universelle. Chaque situation nécessite une analyse spécifique des enjeux juridiques, fiscaux et opérationnels.
Voici des recommandations pratiques selon différents profils d'acquéreurs et contextes d'entreprise.
Ces lignes directrices vous aideront à orienter votre réflexion et vos discussions avec vos conseillers.
Quand privilégier l'achat d'actions
Entreprise saine : historique financier propre, pas de litiges connus, situation fiscale et sociale en ordre.
Licences critiques : activités réglementées (santé, finance, transport) où les autorisations sont difficiles à obtenir ou transférer.
Continuité essentielle : préservation des relations contractuelles établies avec clients, fournisseurs ou partenaires clés.
Profil acquéreur : expérimenté en M&A, capacité financière pour une due diligence approfondie, équipe juridique compétente.
Cette option convient aux acquéreurs qui valorisent la rapidité et acceptent un niveau de risque contrôlé.
Quand privilégier l'achat d'actifs
Premier achat : acquéreur sans expérience préalable en reprise d'entreprise, recherche de sécurité maximale.
Situation complexe : doutes sur passifs cachés, litiges potentiels, historique fiscal incertain ou restructuration nécessaire.
Sélection stratégique : intérêt uniquement pour certains actifs spécifiques (marque, clientèle, équipements) sans reprendre l'ensemble.
Intégration : fusion dans une structure existante où seuls certains éléments sont pertinents.
Approche recommandée pour les acquéreurs prudents face à des entreprises à l'historique complexe.
Les étapes clés pour chaque type d'acquisition
Share deal : signature lettre d'intention, due diligence juridique et financière approfondie, négociation des garanties et indemnités, signature de l'acte de cession, inscription au registre du commerce.
Asset deal : inventaire détaillé des actifs, évaluation individuelle de chaque élément, négociation des contrats de transfert, obtention des accords des tiers (bailleur, fournisseurs), transferts effectifs, résiliation de l'ancienne structure.
Dans les deux cas, une préparation rigoureuse est essentielle. Les entreprises à reprendre visibles sur Leez indiquent généralement le type de transaction envisagé.
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Le choix entre achat d'actions et achat d'actifs dépend de votre situation, de votre tolérance au risque et de vos objectifs. L'achat d'actions offre une continuité opérationnelle et une simplicité administrative, mais comporte des risques liés aux passifs cachés. L'achat d'actifs permet une sélection ciblée et une meilleure protection juridique, au prix d'une complexité accrue et de coûts fiscaux potentiellement plus élevés.
Chaque transaction est unique. Les aspects fiscaux, juridiques et financiers varient selon le canton, le secteur d'activité et la structure de l'entreprise. Un accompagnement professionnel par des experts en transmission d'entreprise reste essentiel pour sécuriser votre acquisition.
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